Placements de produits très mal placés

Radio, télévision, affichage, presse, digital et encore tant d’autres canaux de communication sont ancrés dans le quotidien des français qui s’estiment cernés, étouffés et surtout manipulés, alors que ceux-ci devraient se sentir libres et curieux devant un tel choix d’accompagnement à la consommation.

LA HAINE DU CONSOMMATEUR

Lors de l’ étude que j’ai menée (une étude quantitative via les fameux formulaires en ligne !),  71,2% des 243 personnes interrogées ont avoué ne plus avoir confiance en la communication.

Alors, quels sont les signaux faibles plutôt très forts qui nous permettent de constater que la confiance des consommateurs envers les marques se dégrade de jour en jour ? 

LE PLACEMENT DE PRODUIT NON DESIRE

La communication s’infiltre dans la sphère du mineur à travers ses réseaux sociaux, mettant en scène son idole qui ne jure que par un blanchiment dentaire miracle : le placement de produit est le nouvel allié des marques que l’on retrouve de toutes parts. Cette intrusion ne date pas d’hier : déjà en 2001, Florence Amalou, dans “Le Livre Noir de la Pub” parlait de l’intrusion des annonceurs à la sortie des écoles primaires qui distribuaient des « kits pédagogiques » comme l’ont fait Knorr, Kellog ou La Redoute par exemple.

Mais aujourd’hui, cette intrusion se faisant via l’incontrôlable digital effraie les parents : certains jeunes sont influençables et les réseaux sociaux relaient de nombreux témoignages de parents révoltés par les placements de produits cachés, frauduleux ou encore, qui manquent d’éthique. Ce genre de placements de produits vient entacher l’image de la communication qui paraît alors, plus manipulatrice et malveillante envers les jeunes.

“Ce genre de placements de produits vient entacher l’image de la communication qui paraît alors, plus manipulatrice et malveillante envers les jeunes. “

J’ai testé MISS BONGO ….

Alors que certaines célébrités sont abasourdies par la clairvoyance de Miss Bongo, médium qui leur a prédit l’avenir en un seul SMS d’une incroyable précision qu’ils diffusent massivement sur les réseaux sociaux, j’ai tenté l’expérience, et suis bel et bien tombée sur une arnaque considérable qui ne ressemblait en rien à ce que l’on m’avait promis.

Les questions suivantes me viennent alors à l’esprit : comment avoir confiance en une marque qui ne nous considère pas ? Comment croire des personnes qui ne voient que par le profit ? Beaucoup de jeunes paient (sans même le savoir) car ils ont une totale confiance en la personne qui les sollicite. Cet influenceur, qui ne mentionne à aucun moment le coût du SMS (3 euros+prix d’un SMS classique) et encore moins son partenariat avec la marque, et celle-ci , qui ne pense nullement à instaurer une relation de confiance avec son consommateur, mais qui cherche plutôt le « one shot », instaurent dès le départ une relation mensongère basée sur la naïveté.

Comment avoir confiance en une marque qui ne nous considère pas ?

Selon le Parisien, certaines « stars » de télé-réalité empocheraient près de 20 000 euros par mois pour des photos et des vidéos. Mais le prix exige un résultat : du placement de produit de masse, soit, à outrance. Les candidats montrent ces produits pour la simple et bonne raison qu’ils représentent pour eux de l’ « argent facile », ils ne prennent pas la peine d’être convaincants : ils effectuent leur taux de photos et vidéos et encaissent le chèque. Si certains placements de produits concernent des montres, des vêtements ou des crèmes, d’autres encouragent l’achat de pilules amincissantes, de produits de contrefaçon, de blanchiments dentaires, de chirurgie esthétique en Tunisie ou même des avocats (oui oui, des avocats !) .

Ce genre de placements de produits n’est pas considéré comme « éthique » et renvoie une mauvaise image de la marque et de l’influenceur certes, mais également de la communication de manière générale. Attention, je ne mets pas dans le même sac tous les influençeurs : certains font ça très proprement. Je parle simplement de ceux qui vont décrédibiliser ces influenceurs justes, et la communication dans sa globalité. Pour cette catégorie de personnes, révoltées et touchées par ce genre de phénomènes, l’amalgame est rapidement fait et la communication devient alors un danger malveillant pour les jeunes, dont il faut se méfier. Le consommateur est révolté par le manque de sincérité des marques, mais également par leur omniprésence …

“Le consommateur est révolté par le manque de sincérité des marques, mais également par leur omniprésence …”

Le prochain article traitera de l’omniprésence pesante de la communication, ce que j’appelle un viol de l’esprit.… A bientôt !

Agathe