Journalisme & réseaux sociaux : nouveau tribunal, alliance fatale

Sur internet, la réputation d’une marque peut être détruite en une fraction de seconde; un présumé coupable est étiqueté, insulté et harcelé sans bénéficier de la présomption d’innocence. Internet, de par sa liberté d’expression infinie, représente la nouvelle justice sociale. Cette situation digitale constitue, en grande partie, la hantise des marques.

Réseaux sociaux : Le Tribunal Populaire

Twitter est devenu le tribunal public au sein duquel les journalistes plaident en tant qu’avocats de la partie civile. Sur internet, nous retrouvons des profils qui poussent au suicide et qui dénoncent en parallèle le harcèlement. Je prends pour exemple et l’assume entièrement le compte Instagram Balance ton agency dont le principe de base est louable (dénoncer le harcèlement de certaines agences de communication envers les salariés) mais qui -pour moi- emploie les mêmes méthodes qu’il dénonce et pousse au harcèlement. Les réseaux sociaux peuvent véritablement détruire des vies mais aussi des réputations et s’avérer impitoyables.

Avec les réseaux sociaux, la présomption d’innocence paraît de plus en plus floue.

Prenons un exemple, atténué pour l’instant : un psychologue vient de s’installer et reçoit une patiente. Celle-ci n’adhère pas à ses méthodes et laissera sur internet un avis négatif. La réputation du psychologue, ayant déjà du mal à attirer des patients, est compromise. Allons encore plus loin : la patiente accuse le psychologue de harcèlement sexuel. Celle-ci l’accuse sur internet : la vie, mais également la carrière et donc la marque du psychologue sont totalement anéanties en une fraction de secondes. Il existe deux versions : si cela s’avère exact, il est important de pouvoir avertir d’autres personnes. Si cela est faux, la vie familiale, sociale mais aussi la réputation professionnelle d’une personne innocente seront détruites.

Cette problématique est applicable à toutes les marques et, si internet incarne la liberté, celle-ci ne s’arrête-t-elle pas là où commence celle d’autrui ? Internet a le tout pouvoir sur l’image de la marque, de l’employeur, de la personne. Avec les réseaux sociaux, la présomption d’innocence paraît de plus en plus floue.

Le dictat violent de la bien-pensance : je fais ce que je dénonce

Et si vous avez le malheur de penser et de vous exprimer à contre-courant des idées et de l’opinion populaires concernant des sujets “touchy”, vous serez ciblé par un harcèlement violent justifié par le dictat des grandes valeurs et de la bien-pensance. Et pourtant, la violence reste de la violence, le harcèlement reste du harcèlement, quelle que soit l’idéologie derrière. Je consacrerai un article précis à cette thématique.

LE #JEREMSTARGATE : #jermepervers

Jeremstar est un personnage public qui constitue aujourd’hui une marque, avec son entreprise. Je ne suis pas du tout Jeremstar, mais je me souviens qu’à l’époque, cette histoire m’avait profondément choquée de par la violence du harcèlement : le snapchateur qui était le plus suivi de France et Babybel, l’un de ses « personnages » étaient accusés de viol et complicité sur mineurs sur les réseaux sociaux et, en 30 minutes seulement, leur vie et la marque « Jeremstar » étaient bouleversées. Les affaires « Jeremstargate » et « Balance ton babybel » étaient lancées et les deux hommes étiquetés : pédophile et complice répugnant. Les internautes, sont-ils aptes à se faire justiciers, même en cas de culpabilité ? Je me souviens également des aveux de « Babybel » concernant ses idées noires et des harceleurs qui lui souhaitaient la mort, qui, par la suite se positionnaient en héros et qui dénonçaient le harcèlement : l’instabilité sur les réseaux sociaux est à son comble. La marque de Jeremstar était salie avant même que le procès débute, mais également la marque MyJolieCandle, associée avec l’influenceur pour l’image fun et franche qu’il renvoyait. Jeremstar raconte toute cette histoire dans son livre.

Certains médias ont compris ce système de « haine » de l’internaute et l’alimentent en se plaçant eux-mêmes au dessus de la justice, orientant des articles, détruisant des vies et employant ouvertement la diffamation : la présomption d’innocence n’existe plus tant que cela génère du buzz. Prenons l’exemple de Pierre Palmade. Les journalistes savent que l’opinion des français tend à la colère : combien d’articles, de chroniques et de reportages dénonciateurs, expliquent en détails le personnage et son mode de vie dépravé ? Ce genre d’articles par exemple.

Diffamateur ou défenseur ?

La question est de connaître l’utilité de ces articles : permettent-ils d’avancer, d’évoluer ou de soulager la soif de scandales et de haine des récepteurs ? L’exemple des attentats est flagrant : les médias ne relayent pas simplement les informations, ils surfent sur l’immense buzz que cela génère et tentent de le faire durer le plus possible à travers des photos, vidéos et informations sordides qui soulageront la curiosité des français. Ce genre d’articles.

Un journaliste qui diffame, se verra-t-il comme un diffamateur ou plutôt comme un défenseur de la liberté d’expression ?

Si les journalistes emploient ce genre de méthodes, c’est qu’il existe une véritable demande, non assumée.

Il faut également le dire (et nous en parlerons à travers un autre article) les journalistes traversent une véritable crise économique : une instabilité dont les issues principales peuvent être la publicité, le buzz, le clic et l’information rapide qui les amènent à une perte de considération de la part du lecteur. Lecteur qui critique bien souvent cette forme de journalisme, mais qui majoritairement, la demande et la consomme. Le serpent qui se mord la queue.

Car si les journalistes emploient ce genre de méthodes, c’est qu’il existe une véritable demande, non assumée. Dans notre société actuelle, il est presque inévitable pour une marque de se faire pointer du doigt et plus le temps passe, plus la société est sévère…

Ce que je veux dire, c’est qu’il n’y a pas d’offre sans demande et que les médias reflètent simplement l’état d’esprit et les attentes de la majorité.

Lire l’article sur le putaclic & la diffamation

Lire l’article sur le viol de l’esprit

Lire l’article sur les placements de produits

Lire l’article d’introduction à la série Caméléon

Lire l’article Big Brother is spamming you

Lire l’article sur la marque employeur : je t’aime, moi non plus

Bisous <3

Agathe