Journaliste, vend pas ton âme au clic !

Qu'on soit d'accord : je ne parle pas ici de tous les journalistes, de tous les médias et je ne fais pas une généralité. J'observe, j'analyse, je pense à l'écrit. Je me suis bien évidemment informée avant de faire cet article, je suis allée à la rencontre de plusieurs personnes, y compris issues du métier. Aussi, ma critique (qui vous le verrez, n'en est pas vraiment une), ne vise pas tant les personnes -nous sommes tous humains, nous faisons clairement ce que nous pouvons- mais plus les pratiques collectives et leur banalisation.

D’après un rapport réalisé par l’institut Reuters, seulement 24 % des français font confiance à l’information livrée par les médias. Soit 11% de moins que l’année dernière.

« Conditionnés par l’Etat », « corrompus » « quête du buzz » « trous du cul » « fouilles-merdes»

Lorsqu’il a été demandé, via mon étude de définir les journalistes, les termes furent, pour la majorité, d’une grande violence : « conditionnés par l’Etat », « corrompus » « quête du buzz » « trous du cul » « fouilles-merdes »… Même mon entretien personnel avec un ado de 14 ans, a révélé une véritable haine du journalisme à travers les fakes news et les erreurs journalistiques qui le « dégoutent ». Pour lui, les journalistes se trouvent principalement sur Facebook ou Snapchat et ne cherchent que le clic, le buzz et l’argent.

Alors que le média le plus crédible selon les français est la radio, celui qui les laisse les plus perplexes est internet : il est pourtant le seul qui jouit de presque 100 % de liberté d’expression, mais la barrière de l’écran et peut-être, la rapidité de l’information leur fait peur. Et puis, comme je l’expliquais dans mon dernier article, les publicités représentent également un véritable frein pour le lecteur, ce qui n’aide pas.

J’ai décidé d’interviewer deux journalistes : un premier exerçant actuellement sa fonction et un second ne l’exerçant plus afin de voir la différence de vision et d’objectivité entre les deux. Il m’a semblé essentiel d’avoir l’avis d’un journaliste concernant la crise de confiance que nous traversons et voir comment lui l’expliquait et le ressentait car il est toujours intéressant de connaître les deux parties avant de se forger un point de vue. Les entretiens feront peut-être, si la demande est là, l’objet d’un prochain article ?

“De nouveaux phénomènes sont apparus, permettant une accélération de résultats et donc, d’argent : le putaclic par exemple.”

Cliquez pas, c’est un putaclic …. !

La plupart des médias cherchent le scoop, L’information qui permettra de se démarquer des autres qui sont avant tout des concurrents. Mais le résultat est le suivant : qui dit gain de temps dans la diffusion de l’information, dit perte de qualité quant à sa vérification. Alors, de nouveaux phénomènes sont apparus, permettant une accélération de résultats et donc, d’argent : le putaclic par exemple, consiste à « aguicher » l’internaute grâce à des titres qui interpellent, mais bien souvent trompeurs ou mensongers, pour que celui-ci clique plus facilement.

“Sans vouloir passer pour la bonne française aigrie du Sud qui râle h24, je me pose la question… si les intentions changent, le contenu aussi, non ?”

Ce procédé controversé fonctionne, et un grand nombre d’internautes cliquent mais dénoncent l’article par la suite en commentaires, ce qui ternit alors sa réputation. Est-ce alors vraiment bien utile ? La question de la qualité de l’engagement ne se pose-t-elle pas ? De nombreux médias n’ont plus une fonction informative et sont à la quête permanente de l’article, de la chronique qui fera le « buzz », un autre phénomène qui leur apportera rapidement notoriété, et surtout monétisation. Ce genre de médias est certainement beaucoup “cliqués” mais fort peu “aimés”.

La question que je me pose ici est la suivante : sommes-nous informés ? Sommes-nous correctement informés ? Sans vouloir passer pour la bonne française aigrie du Sud qui râle h24, je me pose la question… Si les intentions changent, le contenu aussi, non ? Mais du côté des médias, n’est-ce pas un cercle vicieux : si tu ne le fais pas, n’es-tu pas mis de côté ? Et surtout, est-ce qu’une information juste et “neutre” sans vagues intéresserait les gens ?

Et toi, t’en penses quoi ?

“Des articles diffamatoires (et il y en a BEAUCOUP) où l’on retrouve “les gentils” et “les méchants” parce qu’on pense donner à manger au peuple ce qu’il demande, je n’en peux plus.”

Pour ma part, je suis une véritable phobique de l’injustice, et quelques fois je me demande dans quel monde on vit. Je ne me retrouve plus DU TOUT dans les médias, même si je peux comprendre leur pression, leur stress, le manque de temps, l’insécurité et tous ces points qui doivent être complexes à gérer. Mais des articles diffamatoires (et il y en a BEAUCOUP) où l’on retrouve “les gentils” et “les méchants” parce qu’on pense donner à manger au peuple ce qu’il demande, je n’en peux plus. Je me dis qu’on parle de véritables personnes que l’on met au devant de la scène en les étiquetant de “héros” ou de “moins que rien”, en orientant les articles et en ayant espoir, de faire interagir “la communauté”. Et pour interagir, il faut susciter colère, peine, dégoût : des émotions fortes. Sauf que derrière la stratégie, il y a des personnes et pour moi, on favorise ici clairement le harcèlement, le lynchage public, la diffamation et le non respect de la loi pour…. des clics, des likes et des commentaires.

“Les affirmations qui visent des personnes “PRESUMEES coupables” en les montrant clairement du doigt, sans même prendre en compte la justice, la loi : la présomption d’innocence, m**** !! Ca peut, ça A ruiné des vies. Une fois que c’est écrit, ça devient éternel.”

Il s’est avéré que…. c’était faux.

Les médias ont du pouvoir, BEAUCOUP de pouvoir. Liberté d’expression ok, j’en suis une fervente défenderesse , mais la diffamation non. Et elle n’est pas punie, ou alors que très peu. Les affirmations qui visent des personnes “PRESUMEES coupables” en les montrant clairement du doigt, sans même prendre en compte la justice, la loi : la présomption d’innocence, m….ince !! Ca peut, ça A ruiné des vies ! Une fois que c’est écrit, ça devient éternel. Et puis même si la personne est reconnue coupable, est-ce vraiment de l’information que lyncher une personne publiquement avec des détails sordides ? Les articles qui dévoilent la vie privée des personnalités publiques et qui prennent position, qui les trouvent “trop si” “trop ça” : “ils l’ont choisi” : mais où est la morale là dedans s’il vous plaît ???? Où est l’humanité ?

Oh, et puis pour finir, un petit article qu’on peut encore retrouver sur internet…alors que tout ça s’est avéré être faux. Le boulanger et sa famille doivent être ravis !

Nous parlerons la prochaine fois de la désinformation et du trafic de données, un article qui s’appellera : “BIG BROTHER IS SPAMMING YOU”

Bisous <3

Agathe

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